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Un monde si proche et si lointain de châteaux, de villages perchés, de pics et de forêts profondes s'ouvre désormais à vous.



"Les êtres et les choses sont créés et mis au monde non pour la production mais pour la beauté"
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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 09:10


 
Pour un lieu secret, c’en est un, vraiment !

D'abord, cet étonnant entassement de blocs de granit est une curiosité naturelle, doublée d’une énigme archéologique et d’une légende mettant en scène un géant.
  


Ensuite, ce rocher est peu accessible. Cette pierre à légende était jadis située sur des pâturages, sur la commune de Lacabarède (Tarn). Elle fut alors signalée par un article d’André Soutou dans la revue Folklore (1956). Mais depuis, les pâturages ont laissé la place à la forêt, et il faut user de boussole et cartes IGN pour parvenir à bon port. L’expédition ne se fait pas sans difficultés !

 

 Trouver le roc…


 
Il faut monter du village d’Albine, en empruntant un chemin qui grimpe progressivement, en faisant de nombreux tours et détours. A un certain moment, il faut quitter le chemin et, à l’aide d’une bonne boussole, s’enfoncer dans les bois…

 
Ceux-ci offrent des spectacles étonnants. Dans ces sous-bois sombres, le végétal s’est convulsé, torturé pour atteindre la lumière… Les formes trapues, serpentines, ou bien massives des troncs sont réellement étonnantes. Il doit y avoir là, à côté de la progression récente de la forêt et des reboisements en résineux, des arbres très anciens.


 
Certains semblent assaillis par des lianes serpentines… D’autres érigent vigoureusement des tiges ou des branches surdimensionnées. Ailleurs, la mousse couvre d’un voile homogène, unificateur, le végétal et le minéral, confondant les formes et les limites des choses dans une sorte de linceul vert.

 

Le roc.


 
Enfin, l’on arrive, à force d’errance dans ces bois de feuillus et de résineux, au roc… Ce sont d’abord des blocs de granit isolés, et comme posés négligemment sur les sol. Puis, au détour d’un chemin, on aperçoit une sorte de monticule de blocs de granits de toute tailles et formes, sur laquelle la couverture végétale projette comme des éclaboussures de lumière changeantes… L’ensemble a une hauteur de 5 à 8 mètres : c’est le roc d’Albine qui culmine à 847 mètres.  


 
Il suffit de grimper l’édifice de ces rocs  qui semble à la fois si solide et si précaire pour apercevoir, au-delà de la cime des plus hauts sapins, un panorama étonnant sur la vallée du Thoré. C’est un point de vue grandiose, qui devait être encore plus impressionnant jadis, lorsqu’à la place des arbres il y avait des pâturages. C’est pour cela que l’on appelait jadis le lieu l’Agatchol ou l'Agatsol, ce qui, selon A. Soutou, signifie « point de vue ».

 

Les bassins.


 
Sur l’une des pierres qui couronnent l’amas de rocher apparaissent deux bassins, creusés par la main de l’homme. L’un d’eux est circulaire (diamètre de 30 cm environ, profondeur de 20 cm environ). L’autre a une forme grossièrement elliptique (43 cm. dans le grand axe, 27 cm dans le petit, 10 cm. de profondeur).  

 
On peut penser que les hommes de jadis ont vu dans cet amas de rocher un lieu sacré…

 


Pourquoi ces bassins ?  

 
De quand datent ces bassins ? Le néolithique ? Une époque beaucoup plus récente ? La seule chose que l’on peut dire, c’est qu’ils étaient souvent utilisés pour récupérer l’eau de pluie, qui, ainsi recueillie, était réputée avoir une valeur magique ou curative (ce rituel est attesté en plusieurs lieux).

 


La localisation du lieu est très importante. Comme beaucoup de monuments mégalithiques, cette pierre à bassin est située dans un lieu qui donne sur un large point de vue. Elle prend aussi sa place parmi ce qui était, encore il y a peu, des pâturages. Dans les années 1950, un troupeau venait encore en estive depuis Siran, dans l’Aude.

Voilà tout ce que je peux dire, n’étant pas archéologue…


 La légende de Samson.


 Pour expliquer la présence de ces étranges bassins, une légende s’est forgée. On y a vu l’empreinte du pied d’un géant. Peut-être parce qu’un des deux bassins a la forme d’une ellipse, qui représente la forme du talon, et celle d’un rond qui figurerait l’empreinte de l’avant du pied.

 

Voici la légende attachée à ce lieu, rapportée par Soutou :

 

« …suivant la légende locale, ces deux bassins [ont] été interprétés comme la marque du Pied de Samson, qui aurait pris ce rocher pour lancer son palet par-dessus le col de Fenille jusqu’à Olargues (Hérault) ».

 

 Aujourd'hui, la légende de Samson a disparu avec ceux qui la racontaient, et le monde rural de jadis... Ici, il ne reste plus que les clochettes de la digitale pourprée, avec leur trompeuse beauté et leur poison, le mirage des vieilles légendes s'est éteint.  


Bref…  


Un monument énigmatique à tout point de vue… Qui a creusé les bassins, qui a le premier raconté cette légende de Samson ? On ne le saura sans doute jamais.

Toujours est-il que Samson est une personnage de premier plan dans les traditions mythologiques du Languedoc. Il a édifié des mégalithes dans le Lot. Dans l’église de Rieupeyroux en Aveyron, on montrait une omoplate géante qui lui aurait appartenu, et dont aurait parlé l’abbé Bessou.

Liens.
Autres pierres associées à des géants dans le Tarn et les alentours du Roc d'Albine (Montagne noire) :
Roc de Peyremaux.
Roc du Montalet
Pic de Nore.

La Montagne noire: présentation.

Mythologie des géants.

Sources.


André Soutou, "Toponymie mythique de 4 pierres gravées en Languedoc", Folklore, printemps 1956.

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commentaires

C
Oh, oui, "par Belisama", dans Astérix...<br /> C'est un fort joli nom!<br /> Amitiés,<br /> Cécile.
Répondre
A
<br /> Oui, une de ces déesses qui font pas mal fantasmer dans les chaumière... Qui était elle vraiment, j'aimerais bien le savoir !<br /> <br /> <br />
C
Bélisama=Bellissima?<br /> Ravie de lire votre mie!<br /> Cécile
Répondre
A
<br /> Merci Cécile, vous avez raison de faire ce jeu de mots, car c'est effectivement vrai ! Elle a pris comme moi un pseudo de divinité gauloise (adorée autrefois en Ariège).  <br /> <br /> <br />
L
Merci de faire partager cette incursion dans des lieux secrets.<br /> Les photos révèlent ces rocs et arbres qui ont évolué hors de la portée des hommes.
Répondre
A
<br /> Et oui, la nature poursuit son travail à l'abri des yeux des hommes, et c'est étonnant de voir ce qu'elle peut accomplir en une conquantaine d'année. Comme je disais à Crocus, je suis toujours<br /> content de voir arriver des nouveaux noms dans les commentaires. Je me demande même parfois si ce n'est pas pour cela que je continue le travail éreintant qu'est de tenir un blog, à côté du boulot<br /> et de tout le reste.<br /> Alors, chère Innocente, BIENVENUE ! mais peut-on être femme et innocente ? ;-)<br /> <br /> <br />
B
Cher Abéllion, sais-tu qu'il existe à Thoiry, dans l'Ain, une pierre appelée Pierre à Samson, qui présente elle aussi deux bassins? L'un serait l'empreinte du pied du géant, l'autre serait celle de sa main. Il les aurait imprimées en prenant appui, lorsqu'il jouait avec Gargantua...
Répondre
A
<br /> Merci, ma douce Bélisama pour cette précision. Oui, c'est elle, c'est ma mie... Vous l'aurez deviné !<br /> <br /> <br />
P
Abellion, il n'existe à ma connaissance que peu d'informations sur la pierre gravée de la Récuquelle. Je n'ai jamais trouvé de publications la concernant, il existait une page internet, aujourd'hui défunte, qui y étit consacrée et qui se livrait à une interprétation plus qu'hasardeuse de sa symbolique. J'en ai retrouvé un résumé en anglais que je te livre ci-dessous (excuse ma paresse de me lancer dans une traduction).<br /> En tout cas je te conseille l'endroit si tu n'y as jamais été, le cadre est très agréable, demande-moi sa localisation en cas de besoins.<br /> <br /> Tiré de http://flagspot.net/flags/fr-81-ai.html:<br /> "The dolmen locally known as la peyra estampa (in Occitan, the image-stone) is located in the municipality of Aiguefonde in the place called La Récuquelle, at an elevation of 732 m. The horizontal stone of the dolmen is 4.70 x 2.10 x 0.70 m. An equilateral triangle of side 0.17 m was carved on the intersection of the two medians of the upper side the stone, with its angles pointing eastwards, southwards and westwards. The stone is supported by three ovoid pillars of diameter 0.70-1 m and height 0.55-0.70 m. The dolmen was reported in 1880 by Alfred Caraven-Cachin in the Bulletin des Antiquités de Castres (2, 2, 33-34); the author gives a complicated explanation of the symbology of the dolmen, said to represent a tetrad made of the higher power and the three lower powers that contribute to the order of the universe. "Accordingly", the dolmen would have been dedicated to the Gaul god Belen and have been placed on an old Celtic way linking the two sides of the Montagne Noire."
Répondre
A
<br /> Merci précieux Promethazine de ces commentaires toujours aussi fournis, pleins de détails et de bonne humeur à la fois ! Ah la la, ces archéologues du XIXe siècle, toujours plongés dans leurs<br /> classiques plus que sur leurs chantiers de fouilles... Ils ont aussi leur charme désuet !<br /> <br /> <br />