Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Chercher Sur Le Blog

Esprit des lieux

Hauts lieux historiques
L'Antiquité
Le Moyen-âge, art roman et gothique
L'époque des cathares, châteaux "cathares"
Sur les chemins de Saint-Jacques
Le XVIe et le XVIIe siècles
Le Canal Royal du Languedoc (Canal du Midi)
Le XVIIIe siècle
Le XIXe siècle
Le XXe siècle

Lieux de pleine nature
La Montagne noire en Languedoc
Montagnes et forêts
Chapelles d'altitude ou maritimes
Bestiaire et herbier (animaux et plantes)

Légendes et contes
Pierres à légendes, bornes, croix
Légendes de fées
Légendes de dracs et de diables
Légendes de géants et d'hommes sauvages
Contes traditionnels

Traditions

Nourritures plus que terrestres

Culte des saints, légende dorée

Métiers de jadis
Aimer en Languedoc
Fêtes traditionnelles
La légende de la mort

Le monde des sorts

Villes et villages
Toulouse belle et mystérieuse
Carcassonne, histoire et traditions
Villages de la Montagne noire
Village du Lauragais
Villages audois

Création contemporaine
Graphisme, sites internet
Sculpture, peinture, bois
Bande dessinée, cinéma, musique

A propos du blog
Tout savoir sur ce blog
Je me présente en quelques mots...
Profil du blog sur Overblog

Divers
Origine des noms de lieux (toponymie)
Album photo des lieux : les photos de lieux superbes
Musée des lieux : des objets étonnants
Petit musée des horreurs
Mystifications et fausses légendes
Symboles anciens

Graphisme

Le design et les bannières du blog sont une oeuvre originale de Little Shiva. Un grand merci à cette graphiste de niveau international,  pleine de talent et de générosité. Son boulot est splendide.Vous pouvez aussi admirer son oeuvre d'artiste ici.

Allées et venues

Viateurs et nautes passés ici


A l'instant même,
parmi les    visiteurs d' Over-Blog, il y a     amateurs de lieux secrets... 

 

Locations of visitors to this page

Invitation au voyage


Le Pays cathare ou Languedoc (Ariège, Aude, Haute-Garonne, Tarn)...

Venez y découvrir
les lieux méconnus...

...qui vous parlent de l'histoire, du patrimoine, des légendes du sud de la France.

Un monde si proche et si lointain de châteaux, de villages perchés, de pics et de forêts profondes s'ouvre désormais à vous.



"Les êtres et les choses sont créés et mis au monde non pour la production mais pour la beauté"
Joseph Delteil

 

"Ne soyez pas des régionalistes. Mais soyez de votre région."

Joë Bousquet 

 

"Celui qui n'a pas de passion, il ne lui sert à rien d'avoir de la science."

Miguel de Unamuno

24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 17:06

Quand on y pense, les églises pyrénéennes sont de véritables mosaïques culturelles, où les remplois romains voisinent avec l'architecture romane et les retables baroques. Mosaïque de cultures, d'époques, d'une incroyable richesse. Si l'une seule d'entre elles devait résumer ce foisonnement, ce serait peut-être pour moi l'Eglise de Saint-Aventin, située dans la vallée du Larboust, près de Luchon, en Haute-garonne.

Alors, à l'occasion d'une vieille carte postale, évoquons ce merveilleux édifice.

Vue d'ensemble.

Avant de nous intéresser de plus près au clou de la visite, le porche, disons deux mots de l'architecture d'ensemble de l'édifice. Il n'est pas très précoce, pour du roman, datant du XIe-XIIe siècle.

Le clocher principal a la particularité d'être barlong, rectangulaire à la base et carré dans sa partie supérieure, par un système de retraits successifs, que l'on retrouve dans d'autres églises de la vallée, comme Cazeaux.

Au deuxième étage du clocher, deux baies comptant trois arceaux, qui reposent sur deux colonettes dépourvues de socle ou de chapiteau. Un autre clocheton, édifié au-dessus du coeur, date pour sa part du XIe siècle.



L'église a trois nefs, et, a son chevet, une belle abside en cul-de-four, agrémentée de deux absidioles.

L'ensemble de l'édifice semble avoir été construit par des bâtisseurs venus du sud (Andorre), dans le style catalano-lombard.

 



La vierge du porche.


Le proche est, à mon avis, le principal intérêt de l'édifice, notamment pour sa belle Vierge. C'est une sculpture vraiment remarquable, en bas-relief. Lorsque je l'ai vue pour la première fois, il m'a immédiatement rappelé le Christ roman de Saint-Sernin de Toulouse. Pour autant, la sculpture de Saint-Aventin est tardive, et ne semble pas remonter avant la seconde moitié du XIIIe siècle (Marcel Durliat donnait sa préférence à la fin du XIIe siècle). 


C'est une figure hiératique de face, trônant avec majesté sous une sorte d'arc architectural, orné à ses deux extrémités de têtes animales. Une inscription figure sur cet arc: RES MIRANDA NIMIS MATER DEI ERAT VI NIMIS, que l'on a traduit : "Chose des plus admirables, la mère de Dieu était toute-puissante".

L'image a été taillée de main de maître. Un drapé complexe et irréel, d'une infinie délicatesse enveloppe un corps massif et plein de force. La Vierge de Saint-Aventin, d'un doigt, montre son enfant qui tient un évangile et bénit. L'image dégage une sérénité quasi surnaturelle, dans sa stylisation qui frôle le symbole. Sur le côté droit de la Vierge, une sorte de Vieillard en extase, dans lequel on a pu voir le prophète Isaïe annonçant l'avenue du Messie.



Le porche. 

Il est parfaitement roman, avec ses colonettes, et ses archivoltes ornée de boudins et de billettes. 



Deux des sculptures qui ornent les chapiteaux, sur la gauche,  ont fait l'objet d'interprétation diverse. 

-on voit un personnage baigner ses pieds dans un liquide, assisté d'un autre accroupi. Pour certains, ce serait Jesus-Christ lors du lavement des pieds par Marie-Madeleine  ; pour d'autres, il s'agit de la mère de Saint-Aventin qui, selon la légende, aurait fait tremper ses pieds dans l'eau bénite pour faciliter ses couches (!). Un indice semblerait indiquer qu'il s'agit du Christ plutôt que de la mère d'Aventin: le personnage a un nimbe.

-ensuite, on aperçoit des personnages qui tiennent un enfant. Selon certains, c'est le massacre des Innocents; mais d'après la tradition, la présentation de Saint-Aventin à son père. 

Je vous laisse trancher selon la version que vous préférez !

Deux autres chapiteaux présentent, sans contestation possible, la suite de l'histoire de Saint-Aventin: son arrestation par les Maures et sa décapitation. Si vous voulez en savoir plus sur la légende et le culte de Saint-Aventin, je vous engage à lire cet autre article consacré au sujet. 

Vestiges romains. 

Enfin, cet église ne serait pas vraiment une église pyrénéene sans ses remplois d'éléments romains. On peut distinguer les restes d'une auge funéraire, représentant des animaux fantastiques en train de croquer des raisins, symbole d'immortalité. 

Deux cippes (autels) se remarquent également. L'un d'eux est dédié au dieu Abellio par Cisonten, fils de Cissobon; l'autre, également consacré à Abellio, a pour dédicataire Taurinus, fils de Bonecon. un dieu et des noms typiquements locaux. 


Bref... 

Il faudrait aussi parler du retable Louis XV et des autres merveilles que l'on voit dans cette église. je vous donne rendez-vous dans peu de temps pour vous parler du culte de Saint Aventin...

J'espère que la série sur les chapelles des Pyrénées vous plaît... C'est ce qui m'inspire en ce moment.

Sources.

Pyrénées romanes, Zodiaque.
Henri Pac, Les Eglises du Pays de Luchon, Le Livre d'histoire.
Le Patrimoine des Communes de la Haute-Garonne, Flohic.
Partager cet article
Repost0

commentaires

E
Quelle richesse !
Répondre
A
<br /> Vous regraci pla ! (merci en occitan)<br /> <br /> <br />
F
Il est vrai que le visage et la forme de la Vierge, celle du porche, est fortement semblable au christ imberbe que l'on retrouve à Saint-Sernin. En ce temps là, il ne faut pas oublier que les architectes, les sculpteurs étaient itinérants (voir par exemple le Maître de Cabestany ; sculpteur venant d'Italie du Nord et dont on peut suivre son parcours à travers plusieurs sculptures dans différentes églises romanes d'Italie et de France -voir les modillons de Saint Papoul, dans l'Aude ; l'église de Cabestany, dans les Pyrénées Orientales. Son style est parfaitement reconnaissable dans le travail des mains et des visages, dans les drapés). Un "maître" pouvait avoir plusieurs "élèves" sur un site en construction ; lesquels, une fois leurs travaux finis, partaient travailler ailleurs ou suivre le maître.
Répondre
A
<br /> Oui, j'adore moi aussi le maître de Cabestany. Seln les historiens, dans le cas de la vierge de St-Aventin, la copie est très postérieure à l'original de St-Sernin, et témoignerait d'une forme<br /> d'archaïsme. Mais il me semble que cete thèse aussi a été controversée.<br /> <br /> <br />
F
J'ai toujours eu un faible pour ces églises rurales et romanes de caractère. Celle-ci ne a beaucoup et la sculpture itou. Belle Vierge qui fait penser au tympan de Sainte Foy. J'espère que la tempête n'a pas fait trop de dégâts de par chez vous.
Répondre
A
<br /> Oui, elles sont splendides dans les Pyrénées. La tempête a principalement dévasté la Gironde, ici, nous n'avons pas trop à nous plaindre ! J'espère que la Provence n 'a pas été touchée non plus.<br /> <br /> <br />
H
Abellion, rafraîchissez ma mémoire: Abellio n'était pas une divinité païenne?<br /> Hélène.
Répondre
A
<br /> Certes, dont on ne sait pas grand chose... On a pu supposer qu'elle avait un cractère solaire, mais sans preuve, ou que cela venait du nom Apollon. Quant à Abellion, le blogueur, il n'est nullement<br /> divin, mais il espère être un peu, à sa manière, "solaire" en apportant un peu de lumière des contrées méridionales sur la blogosphère.<br /> <br /> <br />
T
superbe ces cartes .. je reviendrais... sur ce jolie blog....<br /> lorent
Répondre
A
<br /> Les cartesb postales anciennes, c'est aussi un peu ma passion, et des articles que j'ai bien à coeur... Je suis content quand on apprécie !<br /> <br /> <br />