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Un monde si proche et si lointain de châteaux, de villages perchés, de pics et de forêts profondes s'ouvre désormais à vous.



"Les êtres et les choses sont créés et mis au monde non pour la production mais pour la beauté"
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"Celui qui n'a pas de passion, il ne lui sert à rien d'avoir de la science."

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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 20:18
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Ceux qui passent à toute vitesse sur l’A 61, près de Castelnaudary (Aude), ignorent la beauté des histoires et des monuments que l’on trouve dans ce petit village tout proche. Au menu, voici de l’insolite : une histoire mouvementée, la légende des deux Puelles, l’époque cathare, un ordre religieux qui rachète les esclaves, une maison de compagnon.
 
Histoire mouvementée.
 
Le territoire du village est peuplé depuis longtemps : des fouilles ont réservé l’existence d’une nécropole. Au XIVe siècle, le Mas, situé sur un important axe de communication, dut subir les effets de la chevauché du Prince noir le long du « grand chemin » (actuelle RN 113).   

Lors des guerres de religion, le village est un bastion protestant, qui est assiégé en vain par le duc de Joyeuse. On dit que là aurait eu lieu une entreveu secrète entre Catherine de Médicis et le roi de Navarre, chef des huguenots, futur Henri IV. Après l’édit de Nantes (1589), le culte protestant est toléré ; mais une bande de brigands s’est réfugiée dans le village, ce qui pousse les autorités royales à l’évacuer et le raser (radical, certes…) en 1622.

Du coup, il ne reste comme vestiges de l’époque médiévale qu’une partie en ruines du clocher gothique, un mur (dont partie visible dans l'angle sud-ouest de l'église actuelle) et le portail ouvragé du 14ème siècle, où figure un joli petit lion sculpté (photo en début d'article).

Les Antigones chrétiennes : ou la légende des saintes Puelles.
  
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Si vous allez à Saint-Hilaire dans l’Aude, vous verrez un sacrophage du maître de Cabestany (style roman, voir photo ci-dessus). Ce chef d'oeuvre raconte le martyre de Saint-Sernin. Deux jeunes femmes aux yeux en amandes assistent à la scène : ce sont les saintes-Puelles qui recueillirent le corps de saint-Sernin, et vinrent finir leur vie au Mas Saintes-Puelles. L’église du village leur est d’ailleurs dédiée.
 
Au IIIe siècle, nous rapporte la tradition ecclésiastique, Saint-Sernin, évêque de Toulouse, fut martyrisé. Ayant refusé de sacrifier un taureau à Jupiter, il fut attaché à l'animal en furie et traîné par lui sur le pavé en guise de supplice. Deux jeunes filles (ou puelles, du latin puella), une noble et sa servante, recueillent le corps du saint et lui donnent une sépulture chrétienne, en dépit des interdictions des autorités romaines. Elles sont alors molestées et chassées de Toulouse, et doivent se réfugier au village de Recaudum, qui fut rebaptisé en leur honneur Mas-saintes-Puelles. Un tableau de l’église représente d’ailleurs les deux jeunes filles, nues et fouettées par un bourreau, à leur départ de Toulouse.
  
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Avant les guerres de religion, leurs reliques étaient vénérées au Mas, et un oratoire dédié à saint Michel s’élevait au-dessus de leur tombeau.
 
Un contemporain des cathares : Pierre de Nolasque.
 
C’était un saint, qui vivait à l’époque des cathares, et les a sans doute rencontrés. Peut-être est-ce la rigueur des bons hommes qui lui a inspiré le désir de se distinguer par la sainteté ?
Pierre est né en 1186. A l’époque, les cathares étaient fort présents au Mas. Les chevaliers faidits (bannis) responsables du « massacre des inquisiteurs » à Avignonnet-Lauragais auraient fait étape au Mas. En 1238, les diacres Guillaume Vidal de Labécède et Arnaud Pradier de Pexiora étaient venus prêcher au village. Mais tout le village n’était pas cathare, et un des co-seigneurs du Mas avait refusé d’héberger les bons hommes (prêtres cathares).
 
Toujours est-il que l’ambiance locale déplut rapidement à Pierre. Il partit pour l’Aragon, où il est en 1209. Bien que laïc, Pierre mène une vie contemplative et s’active auprès des pauvres. Plusieurs visions étranges lui enjoignent, symboliquement, de s’occuper d’un olivier. En 1218, une apparition de la Vierge lui aurait donné le sens de ces visions récurrentes : elle était elle-même l’olivier mystique, que Nolasque devait protéger en créant un ordre pour la rédemption des captifs.  L’ordre s’intitulera ordre des mercédaires, de merci qui en ancien français signifie la grâce ou la rédemption.  
 
L’ordre des mercédaires.
 
Suite à de nombreuses difficultés, ce n’est qu’en 1235 que Pierre pourra revêtir l’habit blanc de son ordre, nouvellement créé. L’ordre se voue à racheter des captifs aux pirates nord-africains. C’étaient des chrétiens réduits en esclavage lors de razzias sur les côtes françaises. Ainsi, en 1236, 192 prisonniers sont recueillis à Valence, 180 à Alger en 1245. C’est en tout 4300 prisonniers qui auraient été libérés du vivant de Pierre !
 
Il est dommage que cet ordre, privé de moyens et de vocations, ne puisse aujourd’hui assumer pleinement sa mission, à un époque où les prisonniers sont peut-être plus nombreux que jamais, et peut-être plus mal traités (je tourne mes regards vers Guantanamo…) Mais comme le dit René Nelli avec philosophie, plus personne ne croit à la possibilité de libérer les prisonniers sans violence (isn’t it, Mr Chavez ?).
 
L’oratoire.
 
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Il existe un charmant petit oratoire dédié à saint-Pierre, et aménagé, de manière insolite, dans un ancien moulin à vent. On y célèbre chaque 31 janvier l’office en mémoire du saint. On peut y voir une statue des années 30 représentant S. Pierre, exécuté par un ancien prix de Rome dont le nom m’échappe.
 
La maison du compagnon et son étrange sculpture.

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Un autre endroit insolite est une petite maison située sur le chemin qui mène à l’oratoire. On y voit une étrange sculpture au-dessus du linteau de la porte. Une tête avec une perruque XVIIIe siècle est appuyée sur une sorte de blason portant des roses. Une équerre et un compas, symboles du compagnonnage, et de charmantes représentations d’animaux sauvages sont aussi gravées.
 
Quelques traditions.

-Au Mas se trouve une des dernières poteries du Lauragais : la maison Not, où l’on fabrique, avec
 la terre « du coin », les cassoles, larges récipients où l’on prépare le cassoulet !

-Le langage des cloches : autrefois, il y avaiy trois types de glas : un pour les enfants de moins de 7ans (âge de raison), et deux pour les hommes et les femmes ayant dépassé cet âge.

-le lendemain de carnaval, les jeunes allaient de porte en porte pour « faire la quête » des oeufs et de la saucisse.
 
Liens.
 
Commune du Mas : www.mas-saintes-puelles.fr/ 
Bien fagoté, ce site ! D'autres communes devraient en prendre de la graine.
 
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