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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 15:02

 

 

Il est des lieux qui ont tenu une place fondamentale à une époque donnée, voire pendant un millénaire, et qui soudain se trouvent comme oubliés par les hasards de l’histoire. Alet en fait partie. Occupée depuis l’époque romaine, ville épiscopale, prise ensuite par les protestants, elle a ensuite perdu de son importance stratégique pour devenir progressivement, à partir du XIX et du développement des transports, une station thermale et touristique de premier ordre, du fait des riches vestiges de son passé.

 

On y croise aussi l’ombre de personnages étonnants : Jean XXII, le pape lotois hostile aux alchimistes, Nostradamus, Nicolas Pavillon, évêque « janséniste », Montfaucon de Villars, l’auteur de l’énigmatique Comte de Gabalis, le cardinal Mazarin et même le diable en personne. Là, il nous faudra démêler le vrai du faux, la légende de l’histoire.

 

Alet est située dans la Vallée de l’Aude, au sud de Carcassonne, non loin de Limoux.

 

Alet romaine, réelle et fantasmée.

 

A Alet, il y a beaucoup de monuments énigmatiques, et donc beaucoup de légendes. Il existe dans la vallée de l’Aude, en aval d’Alet, les vestiges d’un petit pont, appelé dans le pays « Pont Romain ». Ce qui n’indique nullement qu’il soit effectivement romain. La légende prétend qu’il fut bâti en un jour, ce qui est inconcevable quand on regarde ses piles puissantes ! On prétend que son architecte eut recours à un pacte avec le diable pour parvenir à un tel résultat.

 

Autre vestige douteux de l’époque romaine : le chevet de la cathédrale. Une tradition prétend que ce chevet était le vestige d’un temple romain dédié à Diane. Or, c’est manifestement faux : les historiens modernes ont rattaché cette partie au premier art roman (XIe siècle). Une telle légende a pu naître du fait que les chapiteaux romans de ce chevet présentent un décor à l’antique de l’ordre corinthien (avec des feuilles d’acanthe).

 



En fait, un des seuls vestiges authentique de l’époque romaine semble être un columbarium, situé non loin de la porte Cadène. C’est un ancien cimetière, qui prend la forme de niches dans un mur. Ces niches étaient destinées à recevoir des urnes funéraires contenant les cendres des défunts, aujourd’hui disparues.

 

Il semble néanmoins attesté qu’à l’époque romaine Alet était déjà réputée par ses sources thermales, et qu’il constituait un poste militaire. Les Wisigoths renforcèrent les défenses romaines par un château construit près de l’ancienne porte Cadène.

 

Une floraison d’églises.

 

L’histoire récente d’Alet est liée à son abbaye. Ses ruines imposantes s’élèvent sur l’artère principale de la ville, jetant comme une ambiance de ruine et de désolation, ne serait-ce la belle couleur dorée des pierres et la beauté des vestiges.

 

Les traditions parlent d’un couvent du VIe siècle, détruit par les Sarrazins. Une véritable abbaye fut fondée ensuite en 813 avec l’aide de Béra, Comte du Razès et de sa femme Romille. L’abbaye fut placée sous l’invocation de Notre-Dame et la règle de saint Benoît.

 


L’abbaye prend rapidement une grande importance. Au début du IXe siècle, le Pape Léon V donne à l’abbaye un morceau de la vraie croix, ce qui en fait sans doute l’objet d’un pèlerinage important. C’est alors que l’Aletha romaine changea de nom et devint le Vicum electum, le lieu élu, le lieu choisi, en signe de la nouvelle vocation religieuse de la bourgade.

 

Alet semble être sous la protection papale, ce qui lui permet de résister aux tentatives d’annexion des autres abbés (en particulier ceux de Lagrasse). Elle reçoit en 1096 la visite du Pape Urbain II. 

 

Catharisme et politique.

 

Alet est alors une abbaye puissante, et qui suscite les convoitises de seigneurs adeptes de calculs politiques complexes comme de manières expéditives. Pour leur malheur, les moines d’Alet vont faire connaissance avec Bertrand de Saissac, seigneur favorable au catharisme mais soucieux d’utiliser l’Eglise catholique pour ménager ses intérêts, souvent avec la complicité du haut clergé.

 



En 1197 meurt Pons d’Amély. C’est un abbé puissant et bâtisseur, qui a fait entourer la ville de puissantes murailles qui existent toujours (notamment les vestiges de portes Cadène et Calvière). Comme il est d’usage en ces cas-là, le poste est convoité et les rivalités acharnées… Elles opposent Bertrand de Ferréol, syndic du monastère de Saint Polycarpe, et Boson, le candidat avancé par Bertrand de Saissac, tuteur du comte de Carcassonne Raymond Roger Trencavel. Les moines ont le malheur de préférer Bertrand de Ferréol, ce qui cause la colère du seigneur de Saissac. Celui-ci intervient militairement dans l’abbaye, fait déterrer le cadavre de Pons et procéder à un nouvelle élection. Celle-ci, sans surprise, voit triompher Boson, avec la bénédiction de l’archevêque de Narbonne qui toucha alors une forte somme d’argent…

 



Ainsi se réglaient les différents en cette époque troublée ! Mais les calculs de Bertrand de Saissac ont porté leur fruit. Lors de la croisade contre les Cathares, Alet, contrairement à d’autres abbayes catholiques comme celles de Conques, ne prend pas le parti des croisés comme le commandait l’obéissance au pape, mais celui du comte de Carcassonne, en guerre contre Simon de Montfort. Malheureusement, Carcassonne est bientôt prise par les croisés… Et cet engagement en faveur des vaincus fut chèrement payée : l’abbaye fut dégradée et les moines chassés, au profit de prêtres séculiers.

 

La suite est ici...  

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