Il est dans les traditions orales du monde entier un motif récurrent : les habitants d'un village ou d'une région sont les acteurs de balourdises ou d'exploits grotesques, qui les font passer
pour des simplets ou des benêts. Aux alentours du Lauragais et de la Montagne noire, deux villages semblent avoir cristallisé ce genre de récits : le Vaux (près de Saint-Félix Lauragais,
Haute-Garonne) et les Cammazes (dans la montagne noire tarnaise).
Il ne faut pas chercher dans ces récits un intention maligne, plutôt un besoin de raconter des histoires savoureuses, et de passer pour plus intelligent que son voisin... Rien n 'a changé
aujourd'hui, non ?
Les habitants des Cammazes qui avaient perdu leur bon Dieu
Cette histoire est rapportée par R. Jalby, dans son folklore du Languedoc (si mes souvenirs sont bons...).
On raconte que jadis, les habitants des Cammazes crurent avoir perdu leur bon Dieu. Ils formèrent une délégation et se rendirent à nombre à Revel. Là, un plaisantin affirma qu'il pouvait le leur
rendre. Il enferma un papillon dans un coffret ou un sac, et le tendit aux habitants du village de Montagne, en leur disant bien de ne pas l'ouvrir avant d'être arrivés à destination. Toutefois,
chemin faisant, la tentation fut trop forte... Les villageois ouvrirent le réceptacle, et le papillon s'envola. Tous alors, paniqués, de supplier ce "bon Dieu" de revenir avec eux aux Cammazes :
"Cap as Cammazes, pitit Jesus".
Les habitants du Vaux et le soleil
Une histoire amusante, racontée par les Bézian dans Les Dernières heures des moulins occitans.
Les habitants du Vaux allaient au marché de Revel. Mais ils se plaignaient d'avoir le soleil levant en face à, l'aller, et le soleil couchant au retour. Ils allèrent s'en plaindre comme
d'une injustice. On leur dit alors de partir la veille, pour avoir le soleil dans le dos...
Bref...
Une réflexion sur la bêtise, et comme dit Fée, celle des autres nous renvoie aussi à la nôtre !
(Ps: désolé pour cet article qui s'est publié deux fois et inachevé contre ma volonté... Ce blog est une vraie jachère en ce moment, je n'ai guère le temps de m'en occuper, et je m'en
excuse).